Georges Chelon souffre de ce monde secret qu’il porte en lui et qu’il nous révèle depuis si longtemps avec ses ouvriers mots pour lesquels et par lesquels il a construit un univers d’amour et de
solitude où tout pèse. Peser voilà son maître mot, son verbe sésame qui lui ouvre les portes de l’émotion, du rêve et de la générosité. Il pèse cette vie, et l’autre, celle d’après, et toutes
celles d’avant et toutes celles qui suivront. Il pèse le bien et pèse le mal. Il pèse bien le mal mais jamais mal le bien. Il jongle en pesant, il jongle en créant. Il attend l’heure où son âme
entière recouvrira son œuvre humble, fragile mais si pure et si nette. Il n’a jamais parlé que pour se taire et écouter. Écouter quoi ? Le monde. Le monde qui lui n’écoute rien, ne voit rien, ne
sait rien. Poète libre et debout, poète sans haine et sans mépris, poète qui ne joue pas à l’être, poète silencieusement heureux pour les autres, Georges Chelon ne se taira jamais. Il nous parle
du plus profond de nous, de ce si difficile à avouer et à trouver : l’amour. L’amour des autres, l’amour de l’autre, l’amour de l’amour.
Écoutons-le sans qu’il le sache. Longtemps encore. Les pas des poètes ne cessent de nous hanter ; ils osent aller là où nous rêvons d’être : la terre des justes.
Francis Huster
Une journée Georges Chelon qui a permis à 151 personnes, venant pour certains de loin : Bretagne ou même des Pyrénées, d'apprécier le talent de ce grand poète et chanteur. Les quelques petites pertes de mémoire de Georges mis en difficulté par l'absence de son fidèle musicien, Pilou, retenu en dernière minute par un problème de santé n'ont pas gâché sa prestation. Des chansons anciennes, de nouvelles, du Baudelaire se sont enchainées. Et si notre ami est arrivé en disant qu'il ferait mieux d’arrêter complètement et de prendre sa retraite...il est reparti prêt à revenir avec un tour de chant fait uniquement des chansons qu'ils ne chante jamais....nous l'attendons donc pour l'année prochaine!